Les derniers rapports du GIEC nous alertent sur l’urgence écologique : d’ici 2050, notre empreinte carbone devra être inférieure à 2 tonnes, sans quoi l’accélération du réchauffement climatique aura des conséquences dramatiques. Pour y parvenir, les entreprises, OCTO compris, doivent agir à différents niveaux. Or les émissions de gaz à effets de serre (GES) générées par les services numériques sont de plus en plus conséquentes. Pour inverser la tendance, l’écoconception fait partie des leviers d’action que nous pouvons tous activer.
Nicolas Bordier, expert en numérique responsable et consultant OCTO Technology, explique l’importance de l’éco-responsabilité pour les entreprises et les best practices pour débuter une démarche d’éco-conception.
En quoi est-il indispensable pour les entreprises de prendre en compte l’impact environnemental ?
Au-delà de la responsabilité écologique, les défis sont multiples : les entreprises qui ne joueraient pas le jeu risquent d’en pâtir en termes d’image, d’attractivité non seulement pour les talents mais également les clients. L’éco-conception est souvent perçue au premier abord comme une contrainte. Mais quand elle devient un état d’esprit, elle s’intègre naturellement à un projet. Au final, elle permet pourtant d’économiser des ressources en se centrant sur les besoins essentiels des clients.
Quels sont les différents niveaux d’éco-conception ?
Le premier niveau dit de Facteur 1 consiste à améliorer l’existant, à travers l’optimisation et le refactoring. Plusieurs structures ont commencé à le déployer ces deux dernières années.
Le Facteur 4, permettant de viser une réduction par 4 au minimum des émissions de GES d’un service numérique, nécessite un changement complet d’état d’esprit. Encore peu répandu, il consiste à se questionner pour innover, sortir des solutions classiques du tout numérique pour réduire l’impact environnemental de ce que l’on crée, notamment via de la low-tech. C’est très stimulant.
Dans un but d’audit, comment procéder et par où commencer ?
On peut commencer avec des outils d’audit permettant d’obtenir un résultat instantané : un bilan et des recommandations pour pratiquer un premier niveau d’écoconception. Cela permet à l’équipe d’avoir très rapidement des pistes d’action pour adapter leur service numérique et tester en temps réel l’impact de leurs modifications.
Pour identifier le scénario d’éco-conception le plus adapté au contexte et éviter tout report de pollution, il est conseillé d’étudier l’impact du service via une analyse de cycle de vie (ACV).
Quelles sont les compétences à développer ?
L’éco-conception est une démarche transverse à tous les métiers, elle s’applique tout au long de la vie d’un projet : cadrage, conception, architecture, développement mobile, back end, web front, blockchain, IA… C’est avant tout un mindset à appréhender, puis des expertises à appréhender dans les démarches, bonnes pratiques et outils permettant de réduire l’impact d’un service numérique.
A propos de la formation
« (Éco)conception responsable de service numérique »
Cette session prépare les personnes qui conçoivent un service numérique à injecter l’ADN du développement durable dans leur démarche.
A travers des exercices concrets, vous apprendrez à évaluer l’empreinte et la performance environnementale d’un service numérique pour identifier les sources d’impacts, puis la réduire.
A la fin de cette formation, vous aurez une compréhension solide de la démarche, des méthodologies et outils disponibles, mais aussi des grandes étapes à respecter..